Chat alors… – Christian Satgé

Petite fable affable
 
Une dame que l’on dit, ma foi, des plus sages
Raconte, à un tendron qui n’est plus guère à l’âge
De goûter aux fables, le bon conte qui vient.
On le dit, de source bien informée, livien:

« J’avais un chat que je mis, matin, au régime
Le trouvant trop gourmand à réclamer sa dime
À toute heure du jour et moment de la nuit.
De ceci ne me vinrent que soucis, ennuis,…
Le matou n’ayant à laper que jus de viande
Alla friponner ce que sa lippe friande
Aimait à grignoter tout autour de chez moi.
L’animal pas assez repu, sans plus d’émoi,
Quémanda son lait frais jusqu’auprès des fermières,
Chapardait, implorant de l’œil, aux chambrières
Les miettes qui leur tenaient lieu de trésor.
Ce filou pillait, et toujours plus loin dehors,
Son poisson, sa pâtée, son mou ou ses croquettes 
À qui offrait plus de charité à sa quête
Comme un aigrefin qui, las, mourrait de faim.
Il fit tant et si bien qu’il partit à la fin
Jouer les détrousseurs loin de cette demeure
Où il ne remettra, à moins que je ne meure,
Ni les pattes ni les moustaches… à mon grand dam. 

Un soupir.… Un autre… Et puis, sans plus de ramdam, 
« Mademoiselle, fait-elle à son auditoire,
Avez vous compris le fin mot de cette histoire ?

– Madame, qu’un chat qu’on prive de son ronron
Se fait aussitôt vil rôdeur et vrai larron !

– C’est fort bien, ma fille, allez en paix à vos noces :
Vous savez les termes qu’exige ce négoce… »

 
© Christian Satgé – mai 2017

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Invité
20 avril 2019 19 h 07 min

J’ai lu
le matou a t’il fait la malle voir une belle fermière qui lui donne son lait ou une chatte qui l’épuisera tant bien que mâle (mal)