J’en ai tant vu marcher comme des fauves, affamés
De justice, de vérité , qui partaient quérir la providence!
Des poètes maudits criaient haut et fort leur belle démence,
J’en ai tant vu mépriser leurs égaux avant d’être acclamés!
Quelle étrange destin au printemps d’une fée endormie
Je ne reviens pas d’un rivage lointain pour aventurier.
J’en ai tant vu qui s’exhibaient à la fin du repas promis,
Dandys véreux aux coffres pleins d’une fortune d’usurier!
Vous me voyez vivre comme un soldat qui s’enrhume
Perdu dans un passé éteint de fantôme magnanime!
Mon pays orphelin est bousculé par la rage de l’écume
Quand naissent les jours mauvais qu’autant légitime
On croit entendre le griot, célébrer les envahisseurs,
Face à cette foule, prête à succomber à son charme!
Le soleil renait, sur un champ de ruines sans larme
Il suffit de compter les morts dans ce siècle oppresseur!
©G Cambon
Un très bon et fort beau texte. Merci et bravo…