Bois Marquis… Daniel marcellin-Gros

Bois Marquis….

C’est un très beau jardin, pas très loin de chez moi,

Un parc luxuriant un écrin de verdure,

Qu’un œil talentueux fixa de mois en mois,

De saison en saison! Dieu qu’est belle la nature!

Ce beau parc est un jardin extraordinaire,

Comme l’aurait chanté Trénet : “Le fou chantant !”

Les yeux exorbités, aux flammes visionnaires,

Son éternel galurin beige le chapeautant!

Au printemps, la nature endormie se réveille,

Les arbres alanguis, se parent de couleurs,

Du blanc, du bleu, du violet, du rose vermeil,

Eclatant au soleil comme un cri de bonheur!

Les parterres fleuris, dessinent des brocarts,

Que nul tisserand n’est capable de reproduire,

Seule la main d’un Dieu possède ce grand art,

Aidée par ce soleil qui sait nous éblouir!

Des sèves inouïes explosent en bourgeons,

Puis, des corolles s’ouvrent en des fleurs délicates,

Qu’on n’oserait cueillir…Des cygnes sauvageons,

Dans le calme de l’étang, montrent un bec écarlate!

Ils sont noirs les deux cygnes, palmant en minivagues,

Emmêlant leur long cou, formant ainsi un cœur,

Puis s’éloignent soudain les yeux noirs dans le vague,

A l’abri des roseaux ployant au vent rôdeur!

Qu’ils sont beaux ces ponts bleus, reliant les rivages,

Tout comme un trait d’union joignant de verts espaces,

A vous faire éveillé, voir tels que des mirages

Cette nature en fleurs qu’un beau soleil embrasse!

L’été c’est la chaleur! Quand chantent les grillons,

Les fleurs s’épanouissent à l’ombre des grands chênes,

L’astre d’or tend aux cieux son jaune médaillon,

Dans un sourire brûlant que rien ne réfrène!

L’on distingue sur les fleurs des scarabées dorés,

Ainsi que les abeilles butinant le pollen,

Pour mettre en rayons un bon miel mordoré,

Apaisant notre gorge et nourrissant les reines!

La clarté aveuglante partout nous environne,

Les bambous annelés pointent leurs doigts aux cieux,

Désignant des cigognes qui fuient devant l’automne,

Tandis qu’une grenouille darde un œil globuleux!

Les journées s’amenuisent, le ciel devient plus rouge,

La nature transpirante chausse de jaunes bottes,

Hormis quelques lamas broutant, plus rien ne bouge,

L’automne nous arrive dans sa vive redingote!

La nature se colore jusqu’à l’exubérance,

Ravivant le décor comme se farde une femme!

Sur les chênes jaunis les corbeaux se balancent,

Le soleil lance de l’or sur les forêts en flamme!

Les tardives floraisons rallument ces bûchers,

Montrant à qui veut voir des roses écarlates,

Il est temps pour Eros de jouer les archers,

Pour adoucir les cœurs et les âmes scélérates!

Les feuilles desséchées tapissent les prairies,

Tombent en voletant de la cime des grands arbres,

L’écureuil panaché de noisettes se nourrit,

C’est bientôt le moment d’aller fleurir les marbres!…

°°°°°

…L’hiver tonitruant, nous arrive en rafales,

Les arbres dénudés ressemblent à des squelettes,

Et sur l’étang gelé, patinent canards et râles,

Ainsi que les grands cygnes à la fine silhouette!

Et, dans ce froid ballet, ces Anges miniatures,

Se bousculent et tombent, et vexés se relèvent,

Ils cherchent vaillamment un peu de nourriture,

Pour résister au froid plus acéré qu’un glaive!…

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1 Commentaire
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Laurence de Koninck
Membre
16 juin 2018 12 h 54 min

“C’est un jardin extraordinaire” aurait chanté Trenet et il est poétique en toutes saisons. J’aime beaucoup.