J’avais vu depuis le sommet de cette grande colline,
Toute mon innocence prendre congés et partir en exil.
Ce jour là s’amoncelait dans la plaine nauséabonde,
Toute la barbarie humaine réunies – horrible et immonde.
Le hennissement des chevaux était effrayant,
Les corps gisants, empalés sur les immenses défenses
Des féroces éléphants de guerres d’antan.
Les mourants, la gueule en sang pouvaient bien appeler Dieu
Mais ni le vin ni l’hostie ne vinrent à eux.
Les tentes jonchées de cadavres auraient pu servir de repas
Pour toute une génération de rapaces et de rats.
Rien n’est sacré pour les rats : tout leur est pitance.
Même l’œil d’Horus s’éclipsa au dessus des nuages,
Là-haut tout y est plus paisible et plus sage ;
Alexandre voyait se dérober le lâche Darius, galopant dans la plaine
Mais le jeune macédonien venait de remporter la bataille de Gaugamèles.
©2018 – Paul Grison
Ce n’est pas un combat d’eunuques qui serait sanglant mais presque un marathon. On s’y croirait. Bravo