Banquier, ce métier si décrié – Arnaud Mattei

Banquier? Ce métier si décrié

A Dieu ne plaise, je suis banquier,

Je place et je prête de l’argent.

Cela fait-il donc de moi un usurier ?

Mon métier est de satisfaire le client.

 

Bien délicat sujet que celui de l’argent,

Matière première pourtant indispensable,

A la construction d’un futur probable,

Pour l’humble comme pour le possédant.

 

Bien trop souvent cible des quolibets,

Des bien-pensants au facile mépris,

Voué à la satire et aux pamphlets,

Vous ai-je fait du mal dans une autre vie ?

 

Vous me trouvez des doigts crochus,

Vil, avide et cupide dans vos chansons.

Vous me caricaturez en compteur d’écus,

Mais, peu me chaut votre futile détestation.

 

Ne vous en déplaise, je suis banquier,

Je place et je prête de l’argent.

Cela fait-il donc de moi un usurier ?

Mon métier est de satisfaire le client.

 

Vous me manifestez votre confiance,

Quand mes conseils parfois vous suivez.

Vous m’opposez parfois votre défiance,

Quand peu de pertinence vous me trouvez  .

 

Vous assurez et ainsi vous rassurer,

Tel est le crédo de mon quotidien.

Dans vos projets vous accompagnez,

En responsabilité, être votre soutien.

 

Chose bien normale dans notre relation,

Car tantôt partenaire, tantôt confident,

En suivant ou non mes recommandations,

De votre avenir vous me faites l’artisan.

 

Peu de noblesse dans ce métier ? Pourtant

Est-il futile ou mercantile de soutenir l’activité

Du commerçant et de celui qui entreprend,

Mon métier est avant tout de satisfaire le client

 

Est-ce donc la preuve tangible du raisonnable

Que de conter ce métier dans une ritournelle ?

Mes collègues me trouverez-vous professionnel

D’associer banquier et rimes dans une fable ?

 

Pourquoi donc sans cesse devoir se justifier,

Aux yeux des censeurs et des moralisateurs ?

Dans cette interrogation, aucune culpabilité,

Une réponse un métier exercé avec bonheur.

 

Car le sourire d’un client est une victoire,

Car sa satisfaction est en partie mienne.

Don précieux d’un compliment à recevoir,

Dans ce métier tout en relations humaines.

 

Alors, oui et ne vous en déplaise, je suis banquier.

Mon unique et constante richesse est celle du client,

Teintée de la fierté d’être un modeste prêteur de deniers,

Dont la seule contrepartie est un simple remerciement.

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Arnaud Mattei

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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