Par une sombre nuit de décembre en Écosse
Un mystérieux laquais vint toquer aux carreaux
M’apporter une lettre aux couleurs du château
De Sir William Arthur Archibald – GLASGOW
“Venez ma douce amie, souffrez que je vous visse
À ma table ce soir parmi mes acolytes
Nous fêterons gaiement mes trente millénaires
Venez, je vous supplie, à mon anniversaire”…
Me voilà apprêtée pour cette étrange fête
Montant tout aussitôt dans l’antique charrette
Pour ce manoir perdu, oublié de tout temps
Parmi les vieilles ronces et les bruits inquiétants
Sur le sentier lugubre, aux effluves bizarres
Bien des hululements et craquements notoires
Accompagnent mes pas aux portes du château
Entouré de ses douves aux odeurs de crapaud
Je gravis, effrayée, l’escalier suranné
Marchant dans la poussière et toiles d’araignées
Où des regards méchants semblent sortir des cadres
Et dansent sous la flamme des très vieux candélabres
“Ma chère, je vous prie d’avancer jusqu’à moi”
me dit d’autorité le râle d’une voix
“Je vous trouve si belle, vous me comblez de joies,
Venez un peu plus près, je suis là … sous mon drap”…
Voyant la forme oblongue me tirer par la manche
Je crie et me débats sentant mon cœur qui flanche
Et cours me réfugier sous l’armure rouillée
Que mon fantôme fou à tôt fait d’éclater
Faisant tomber ses chaînes le voilà bien fugace
M’entraînant malgré moi tournoyer dans l’espace,
Aux sons de cornemuses, nous traversons les murs
Dansons dans les coursives, valsons sur les toitures
Pris d’un malaise dû à un excès d’ivresse,
Le drap tout poussiéreux soudainement s’affaisse
Le voilà qui vacille, poussant des cris d’orfraie
Se tord et se consume d’avoir beaucoup dansé
.
©Laure Fayarde – 04/09/2018
Le sourire me vient avec vos mots..
J’aime beaucoup votre univers et votre imagination que je comprends très bien.
Anne
Très beau et sensuel poème merci Laure agréable journée
Mes amitiés
Fatoum.