AUX ARBRES ÉMONDÉS – Véronique Monsigny
Le promeneur souvent au sortir de l’hiver
Peut croiser le regard de ces arbres émondés
Dont les bras sacrifiés en gisant sur la terre
Leur laissent des moignons et des troncs mutilés
Ils sont tristes à mourir mais semblent résignés
A ne pouvoir offrir aux oiseaux du printemps
Un abri pour le nid, un fruit pour le souper
Un ombrage de feuilles contre le mauvais temps
Les beaux jours vont venir, et le rire de l’enfance
Mais eux seront privés de bourgeons veloutés
Qui avons-nous blessés, quelle fut notre offense
Dont le prix à payer était notre beauté
Puis passe la saison, la pluie et le soleil
Un beau jour de juin mes pas m’ont ramenée
Vers ces êtres blessés et je trouve ô merveille
Des manchons de verdures à leurs bras sectionnés
Ils offrent fièrement leur frondaison nouvelle
Aux regards étonnés du promeneur solitaire
Du bois de leur souffrance rallument l’étincelle
De la vie éternelle qui veille sur la terre
Merci, Véro, pour ce beau partage qui attire notre attention sur les leçons données par les plantes et souvent aussi les bêtes réparant les bêtises et les massacres des humains qui sont les premiers perdants de leurs actes et qui ne s’en rendent même pas compte.!