AUX ARBRES ÉMONDÉS – Véronique Monsigny

AUX ARBRES ÉMONDÉS – Véronique Monsigny

 

Le promeneur  souvent au sortir de l’hiver

Peut  croiser le regard de ces arbres émondés

Dont les bras sacrifiés en gisant  sur la terre

Leur laissent  des moignons et des troncs mutilés

 

Ils sont tristes à mourir mais semblent résignés

A ne pouvoir offrir aux oiseaux du printemps

Un abri  pour le nid, un fruit pour le souper

Un ombrage de  feuilles contre le mauvais temps

 

Les beaux jours vont venir, et le rire de l’enfance

Mais eux  seront privés de bourgeons veloutés

Qui avons-nous blessés, quelle fut notre offense

Dont le prix à payer était notre beauté

 

Puis passe la saison, la pluie et le soleil

Un beau jour de juin mes pas m’ont ramenée

Vers  ces êtres blessés et  je trouve ô merveille

Des manchons de verdures à leurs bras sectionnés

 

Ils offrent fièrement leur frondaison nouvelle

Aux regards étonnés du promeneur solitaire

Du bois de leur souffrance  rallument l’étincelle

De la vie éternelle qui veille sur la terre

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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Brahim Boumedien
Membre
5 mars 2016 21 h 50 min

Merci, Véro, pour ce beau partage qui attire notre attention sur les leçons données par les plantes et souvent aussi les bêtes réparant les bêtises et les massacres des humains qui sont les premiers perdants de leurs actes et qui ne s’en rendent même pas compte.!