Ana

C’est en toute quiétude qu’elle s’est installée.

C’était sur une de ces pentes sauvages, qui dégringolent les versants des montagnes,

Là où l’herbe pousse verdoyante et où les fleurs complotent avec le vent ;

Une pente à la manière d’un toboggan,

Usé et râpé par le cul des enfants,

Qui les trimballe du Paradis jusque dans l’antre de Satan.

Et roule, roule, roule roulis roue libre roue, rouée de coups elle t’endort te réveille ;

Car c’est en toute quiétude qu’elle s’est installée,

Tes champs tes chants tes chantilly que tu ne toucheras plus jamais,

Ou du bout de l’œsophage ou du bout de tes doigts ou de tes doigts dans l’œsophage et la bile,

la bile amère qui te remonte a le goût de tes excès, a le goût de ses mains de sa voix, sa voix qui

C’est en toute quiétude qu’elle s’est installée.

Et ses mains décorent ton cou d’un collier osseux ;

Elle a pris tes jambes et te les a écartées, pour que tes pieds ne soit plus tenus que par des cordes,

des cordes fines, des ficelles qui joueront des mains et des coudes pour te faire avancer.

Brûle, brûle, brûle ! Consume-toi,

La spirale t’entraîne, t’entraîne et tu te traînes pour qu’un kilomètre devienne des kilos perdus,

Et ta gorge saigne,

Est-ce du sang que tu craches,

Ou est-ce son essence, sa fibre, sa substance, car la vicieuse prend ta place :

C’est en toute quiétude qu’elle s’est installée ;

Et c’est la Faucheuse seule qui l’a délogée.

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