Ami poète, souviens-toi – Martyne Dubau

Ami poète, souviens-toi

Souviens-toi de Verlaine et de ces longs sanglots

Blessant son cœur si lourd, rappelle-toi les mots

Écrits par notre plume au doux temps de l’école

Ceux que l’on déclamait, tirant quelque gloriole

De tous ces vers appris, belle récitation

Où le maître veillait à notre intonation !

Ils sont là dans nos cœurs, merveilleux héritage

Et sur mon vieux cahier, inscrit sur chaque page

J’en retrouve aujourd’hui le goût et la saveur,

Je prends les souvenirs et leur tendre couleur,

Quand j’apprenais Villon et sa triste ballade.

Pas question de jouer alors l’improvisade,

Monsieur Edmond Rostand peut seul, dans Cyrano,

Pour charmer son public, se permettre ce mot !

Ô mes récitations, que d’heures sont passées

Pour retenir enfin ces phrases ressassées !

Rimbaud et son dormeur, mort au fond de son val

Ou sa muse bohème égrenant l’idéal !

Hugo quand il partait dans les lueurs de l’aube

Disant avec pudeur sa peine qu’il enrobe,

Dans la douce couleur de la bruyère en fleur.

Merci monsieur Prévert, je garde avec bonheur

Votre façon charmante et toute en facétie,

De faire d’un oiseau l’ébauche réussie !

Ami, rappelle-toi qu’il fut bon, quelquefois

En regardant le ciel, bleu par dessus du toit

De rêver d’évasion, bien loin de cette école

Où dans la grande cour Pégase caracole.

Il m’emportait bien loin, vers des pays bleutés

Escalader le dos des flots amoncelés

Dans un ciel merveilleux tout blanc du vol des cygnes,

M’enivrant de ce vent comme du jus des vignes !

Belle enfance ! Ton eau fraîche a fui goutte à goutte

Mais dans mon cœur, sans aucun doute

La poésie est là, présente, grâce à vous,

Elle sublime tout, elle se permet tout !

Hugo, Verlaine, Apollinaire

Prud’homme, Heredia, Baudelaire,

J’ai pris de vous, tels des cadeaux

Dans vos poésies quelques mots

Pour vous écrire : « Je vous aime »

Comme un merci dans ce poème …

J’espère réussir de ma plume amateur

Un hommage à vous tous, qui soit à la hauteur.

Messieurs mes professeurs, suis-je une bonne élève,

Vos cours ont-ils servis pour que mon chant s’élève ?

Qu’il soit sur l’horizon comme un tendre zéphyr

Flottant comme une plume au vent du souvenir ?

J’apprenais tous ces mots au doux temps de l’enfance

Certains me sont restés et ma reconnaissance

Est une fleur d’azur, un oiseau fabuleux

Instant d’éternité dans des songes si bleus.

Poète, mon ami, dis-moi te souviens-tu ?

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Martyne Dubau

Martyne Dubau (104)

Je suis née à Bordeaux et je vis toujours dans ma Nouvelle et belle Aquitaine depuis ce jour là..
J'écris pour ne pas mourir, comme le chantait Anne Sylvestre .
Pour exister par mes mots, laisser une trace ; pour oublier aussi les difficultés de mon quotidien car la maladie est dans ma vie depuis plus de vingt ans ; elle me fait trembler, souffrir, pleurer, pour la supporter j'ai retrouvé le gout pour l'écriture et le dessin , laissé de côté pour la vie de famille;
j'écris mes maux avec mes motsje dessine sur mes silences , je les habille de couleurs, les déguise de fantaisie, en un mot ma philosophie est « bleutitude » !
Le bleu est ma couleur et le papillon mon animal totem !
J'aime les vers classiques et la prosodie dont j'ai commencé l'apprentissage en 2008 avec passion et assiduité , mon écriture est donc classique mais j'aime aussi le libre et la prose, je m'amuse à tenter les différentes formes de poésie. J'ai participé à de nombreux concours internationaux et obtenus plusieurs premiers prix
Je suis directe et franche dans mes ressentis, ne vous en offusquez pas ; ils sont parfois un peu trop «  brut de pomme »comme on dit, mais mon cœur n'est que gentillesse et partage, j'aime aider et conseiller je n'y peux rien , je suis comme ça !
Tant que la maladie me le permet , je poursuis mon apprentissage et je transmet mon petit savoir , le partage est un plaisir qu'il ne faut pas se refuser .

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12 Commentaires
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Arnaud Mattei
Membre
11 octobre 2021 11 h 38 min

Ah, ces années d’écolier à apprendre quelques rimes. Douleur de moments, douceur de s’en souvenir

Lucienne Maville-Anku
Membre
9 octobre 2021 9 h 25 min

Il y a ce qui part
Il y a ce qui reste
Ce qui né de l’éternité
Ne peut que demeurer
Il y a ce qui naît pour mourir
Il y a ce qui naît que pour vivre
Votre texte que j’ai lu
Est-il né pour rester
Dans ma mémoire
De bien de ces vers
Je me souviendrai
Car nés sont-ils pour ne mourir
En vous toujours fine artiste
Que trace la Poésie qui dessine
Les plus beaux sillons de la vie
D’où sans fin la paix jaillit…

J’ai eu plaisir à vous lire Martyne
De vos vers certains resteront à vie
🪶 LMA
Bonne journée agréable et paisible à vous.

Alain Salvador
Membre
8 octobre 2021 23 h 48 min

Je me souviens parfois de petits bouts de vers
Parfois des poésies me reviennent dans mes nuits
Ceux de Louis Aragon et de Monsieur Prévert
Ils me suivront ainsi tout au long de ma vie

Votre poème coule telle une fontaine de jouvence Martyne…..

Pascale Jarmuzynski
Membre
8 octobre 2021 19 h 58 min

Très joli texte qui nous renvoie à nos tendres années d’apprentissage …
Belle soirée à vous .

Colette Guinard
Membre
8 octobre 2021 19 h 19 min

Martyne !Une belle plume pour tous ces souvenirs d’enfance sur la poésie qui ont forgé notre destinée dans nos modestes écrits! bonne soirée Colette

Plume de Poète
Administrateur
8 octobre 2021 18 h 37 min

Merci pour cette belle introduction poétique Martyne et bienvenue !
Nous avons hâte de découvrir vos autres textes…
Bien à vous,
Alain