Je suis mort en automne,
au temps où les pensées s’étiolent,
lorsque l’espoir, reparti en été,
abandonne la terre bientôt enneigée.
Je me suis grisé aux heures de juillet,
et saoulé aux rayons caressants,
je n’ai pas vu venir les heures de pluies,
je n’ai pas voulu enterrer le levant,
Je pars au petit matin brumeux,
mélancolique et heureux,
le cœur léger, empli de souvenirs,
libéré, avant le froid qui déchire.
Repus de solitude, gavé de révolte,
souillé par le frisson de la faux,
et d’une espérance qui ne survit qu’au soleil,
j’ai vu venir le temps de la fin.
Je suis mort en automne,
ivre de vies et de jouissances,
le choix de ma sagesse, de mon allégresse.
La mort, à jamais, plus pure que l’hiver.
J.Y.M.
C’est très joliment écrit…J’ai pensé à un épis de blé que l’on fauche…C’est l’idée que m’a donnée votre poème !
Merci beaucoup. Je vous avoue de pas avoir pensé à un épi de blé en écrivant ce texte, mais ce qu’il y a de magnifique dans la littérature, que l’on soit auteur ou lecteur, ce sont les idées et l’imagination qu’elle suscite. Merci encore.