Ali Ziri Vieil Algérien m…- Hubert Clolus

ALI ZIRI   Vieil Algérien Massacre parLA PoliceFrançaise

 

La soixantaine bien tapée, tu fus tapé;

La soixantaine bien bourrée, tu fus bourré

De coups de poings , de pieds, toi, le vieil Algérien

Pour avoir trop fait la fête avec un copain.

En  Argenteuil, la célèbre  ville des peintres

Je te jure, les flics t’ont repeint le portrait

A grand coups d’hématomes grands comme la main.

Les yeux beurrés de noir, les bras pliés en cintre,

Tu leur servis de modèle, toi qui voulais

Seulement  avec un ami rentrer matin.

Soulages : le seul peintre pour les flics de France

Noir est la seule couleur qui les met en transe

La seule qu’ils étudient en dehors du bleu.

Savais-tu en quittant l’Algérie à vingt ans

Qu’au pays de Liberté, Bars-Bars , tu allais

Mourir dans un commissariat à soixante ans?

Ta famille privée de son gentil grand-père

Allait recevoir en tout et pour tout salaire

Vîngt ou trente milliers d’euros d’indemnités

De merde. Tu valus autant qu’une voiture.

Voilà, c’est mon pays: la France Egaliture

Et ligature , car, Soulagé, menotté,

Tu fus battu à mort , jusqu’à plates coutures.

Fallait pas vouloir faire la fête, l’ ami

La France au petit jour t’a remis dans la Nuit.

Jadis Rachid Bwaram, fut jeté dans la Seine.

Et Mitterrand politisa toute l ’affaire.

Pourtant Bwaram ne fut tué que par des skins,

Pas par l’état français. Tandis que toi, grand-père,

Tu as été assassiné par l’ Etat Franc.

Ce pourquoi le scandale Al’ Ziri est plus grand.

 

©Hubert Clolus

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