A Jean-Paul, mon ami trop tôt parti
Puisse sa céleste pudeur pardonner ces quelques mots
Vieux ronchon de mes amis,
Bien trop tôt la mort t’a pris !
Pas un jour que Dieu ne fasse,
Sans que dans ma mémoire vivace,
Ne surgissent quelques souvenirs,
Qui s’illuminent de ton doux sourire.
Sais-tu l’amitié ne se commande pas ?
Le sais-tu, l’affection ne se décrète pas,
Sans raison, elle est ou elle n’est pas,
Sans explication, elle vient, elle est là !
Ma tristesse n’a d’égal que le chagrin
Des tiens que tu as laissés orphelins.
Saleté de mort, que ne t’a-elle oublié,
Au lieu de si brutalement t’enlever,
A la vie que passionnément tu aimais,
A la terre que tendrement tu chérissais ?
Alors, ce dimanche en ce matin d’hiver,
Nos pensées vers toi, en quelques vers.
Te rencontrer, douces années bonheur,
Ne t’en offusques pas dans ta pudeur,
Et ne lève pas les yeux au ciel, tu y es.
D’autres que moi pensent ainsi, tu sais !
De la main, alors simplement un signe,
De là-haut si tu lis ces quelques lignes.
Pépère comme te nommaient certains,
Veille sur nous tous du soir au matin,
Salue bien, celui qui parait-il, a tout créé.
Tu vois vieux ronchon, encore à t’embêter,
Avec de pauvres mots dans ce paragraphe,
Et la blessure de ton absence en épitaphe !
Arnaud Mattei, le 17 Janvier 2021
Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….
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L’absence est un poison.
Un bel hommage
Émouvant de vérité. Quatre vers me touchent particulièrement.
“Sais-tu, l’amitié ne se commande pas ?
Le sais-tu, l’affection ne se commande pas
Sans raisons, elle est ou elle n’est pas
Sans explication, elle vient, elle est là !”
Merci de nous rappeler à nos chers disparus