44. Patrice Merelle – “Océan d’âmes – Le périr de désespoir”

Océan d’âmes – Le périr de désespoir
(Ou le jeu de la différence et de l’indifférence)

I
Ô Chimères insolentes insufflées des passeurs d’âmes
Où échouent les rêves de demain cognant aux lames
Des océans d’âmes vers des destins sans avenir
Perdus dans la mer agitée et finissent par en périr.

Je vous implore au règne de la différence !

Ô Navires de l’écœurement ballotés entre deux terres,
Vous qui vomissez de vos entrailles putrides
Un flot incessant d’êtres humains aux regards incendiaires
Parqués dans des résidus de béton d’une terre apatride.

Je vous implore au règne de la différence !

Ô survivants damnés blanchies par le sel corrosif
D’une trop longue et lente exposition, où corps
Et âmes transpirent sur la folie de nos récifs
Et finissent en lambeaux de chair jusqu’à nos ports.

Je vous implore au règne de la différence !

Ô élus parlementaires Européens, cloisonnés
Dans la contrainte d’une logique implacable,
Vous, qui surfez sur les océans d’âmes à la saignée
D’une mer qui parfois devient leur tombeau et leur sable.

Je vous implore de ce règne de la différence !

Ô moi où le seul remède est de me lamenter
Dans une écriture poétique insoutenable
Là, où ma conscience décrit un exil doré
Aux portes des océans d’âmes affables…

Je m’implore par ce règne de la différence !

II
Au fond de mes yeux brillent deux diamants
-Constellation de logiques où hâle l’espoir,-
Je m’encorde d’un faisceau, lentement,
Quand je dépose les journaux du soir,
(Ô tentations d’attendre sur cette folie
Collective où l’argent-Roi règne d’une main
De maître sur nos propres délits et orgies),
Et ne voyant jamais rien changer pour demain ;

Je fonde sur ces sociétés décadentes alliées
Un nouvel essor où l’on accordera dans les ports
-Là où transpire de nos bouches comme de vieux porcs
Baignant, amers dans la souillure de nos pensées,-
Une rage de ce dégoût des autres comme un abcès
Crevant en beauté, où la haine, tel un furoncle apposé
Aux troncs de chacun, finira un jour par disparaitre
Pour enfin laisser sa place à un amour de l’être,
Cet amour de l’autre, d’une soif inaltérable
D’aimer, juste aimer, sans arrière-pensée immuable
Où la bêtise difforme appauvrit nos regards,
Et enfin entre ces sanglots de joies (sans fards),
Embraseront de nous serrer l’un contre l’autre,
Ici, sur cette terre où ruisselle l’existence !

Par cette vindicte salvatrice de paix, nous, apôtres,
Fonderont enfin, un nouvel ordre moral d’appétence.

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