« Un certain jour de 1975. » (22ème épisode de ma vie) – Odile Stonham

25 avril 1975 ! Ce jour-là, je n’avais que quinze ans, un mois et onze jours ! Quand il est parti de façon soudaine, il a laissé derrière lui des femmes, des jeunes filles en pleurs.

Et je pense aujourd’hui, en tapant ce texte sur le clavier de mon ordinateur, que ces dernières se reconnaîtront cinquante après en lisant ces lignes.

 

De mon côté, je ne le connaissais pas beaucoup. Ce n’est que quelques années après que je l’ai découvert en m’offrant un de ces 33 T, comme on en trouvait encore à l’époque et dont une jolie photo le représentant couvrait la pochette;

Bien sûr, je connaissais son visage pour l’avoir vu plusieurs fois dans un magazine que j’achetais régulièrement mais cela n’allait pas plus loin. J’entendais aussi ses chansons quand il passait à la radio mais là aussi, sans plus.

Un jour pourtant, j’ai acheté un 45 T, mais pour être franche là aussi, je n’ai pas été intéressée.

Je ne parle pas de la télévision. La raison en est simple : il n’y avait qu’un seul téléviseur à la maison et Papa qui n’aimait pas les variétés regardait les autres chaînes pour y trouver un programme plus à son goût.

Pourtant, il aurait pu me faire tilter car étant sentimentale de nature, il aurait alors rejoint les quelques chanteurs que j’aimais à l’époque. Mais non.

J’ai réagi par contre quand j’ai appris son décès ce fameux jour d’avril 1975. Comme j’avais eu également une réaction lors de sa première tentative de suicide.

Ce jour-là, j’étais chez une copine qui habitait dans la même rue que moi. Nous étions toutes les deux dans la salle à manger de ses parents, en train de parler de choses et d’autres. Un transistor dans une pièce voisine diffusait des chansons quand les nouvelles ont pris le relais.

Et c’est ainsi que nous avons appris le geste malheureux de ce chanteur à qui tout semblait sourire et qui, d’un geste désespéré, avait voulu mettre fin à ses jours. J’ai alors dit au revoir à ma copine puis je suis rentrée chez moi où j’ai trouvé Maman dans la cuisine, en train de faire de la couture.

Sa radio était également allumée et j’en ai conclu qu’elle avait également entendu le flash d’informations. Dès qu’elle m’a vue, Maman l’a éteinte et toutes les deux nous avons parlé de ces dernières, principalement celle qui était au-dessus de toutes les autres.

Je me souviens que Maman m’avait dit en conclusion que Mike Brant, tôt ou tard, répéterait son geste. Je lui ai demandé pourquoi elle disait cela et elle m’a alors répondu que les personnes qui veulent se suicider, en général, récidivent.

Malheureusement, elle avait raison. Quelques mois après, Mike quittait notre monde en sautant du 6ème étage d’un immeuble à Paris…

Cinquante ans ont passé et il m’arrive, de temps à autre, de l’écouter car depuis j’ai acheté ses CD. Je l’ai fait découvrir à mon fils aîné qui apprécie, lui aussi, ses chansons.

Grâce à ces dernières et ses vidéos, Mike est toujours là pour notre plus grand plaisir. Pour l’éternité, il restera toujours jeune et beau comme toutes ces personnes du monde du spectacle, parties trop tôt, elles aussi.

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Odile Stonham (231)

Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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