Votre hôte, le temps – Marcel Charlebois

Laissez-le vous enjoler jusqu’à la dernière minute. Laisez-le parasiter ce qu’il vous reste d’intelligence. Laissez-le vous parler de vous à travers les autres. Laissez-le définir le pourquoi du comment, l’impasse. Laissez-le achever ce que vous avez pourtant commencé. Laissez-le vous oublier pour ce que vous serez et étiez. Laissez-le murmurer à vos oreilles des sons … Lire plus

Les molécules vagabondes – Marcel Charlebois

Elles vont et viennent dans votre espace sidérée. C’est un gruyère à la Mickey Mouse empoisonné. Elles déambulent entre des brevets à l’abandon. C’est la pharmacopée qui s’en retourne en dérision.   Elles ne sont pas le souvenir lointain d’un passé révolu, Ces cochonneries distribuées à la sauvette, à la rue. Elles sont la honte … Lire plus

Implosion – Marcel Charlebois

À n’en pas douter de ce monde, De notre univers en ruine si désinvolte Avec sa chimie qui empoisonne. C’est la vie qui se meurt, qui implose. Et nous le savons tous, nous les parfaits ignares! Bien assis à quarante mille pieds d’attitude, Nous survolons de pitoyables folies. Les nôtres. Avec ce kérosène qui nous … Lire plus

Un poème – Marcel Charlebois

Un poème c’est lire dans l’âme De tous ceux et celles qui se désâment. C’est parfois un odieux rêve infâme Dans cette caverne où tout s’enflamme. C’est l’index de celui qui pousse les mots Les déshabillent par monts et par vaux En les étirant, éventrés sur un tréteau Dans ce monde éclectique, ce caniveau. C’est … Lire plus

Les odeurs – Marcel Charlebois

Sentez-vous sous votre épiderme horripilé, Ce temps triturant ce laps qui vous avale? Bien sur que oui, que non quelle importance, D’être digéré lentement, qu’il m’en souvienne De vos rots dégoulinant sur mon calendrier. C’était sans doute le mien au travers le vôtre Que j’ai mystifié dans ma parure ordinaire. C’est elle que se dévoies … Lire plus

L’hôte – Marcel Charlebois

En quittant son monde en délire Il aura pour seul et unique supplice De ne plus pouvoir si tant écrire. En l’abandonnant avec tous ses vices Il ne s’amusera plus de vous relire! En sachant sa plume maladive qui expire Il aura tôt fait de vous léguer ses lettres. De vous les confier avec grand … Lire plus

Le garde-temps – Marcel Charlebois

Son allure n’a rien de binaire. Avec ses ressorts étirant le temps, se souvient de ses vieux maîtres. De leur patience à tout assembler, Ses engrenages grugeant les secondes. Je vous parlerai ici d’aiguilles abîmées. De leur proximité intemporelle. Ce sera, de leurs courses fuyantes. L’apogée d’une trotteuse excentrée. De ses minutes dilapidées, un vrai … Lire plus

Le bazou – Marcel Charlebois

J’embarque et m’endors au levant. À bord d’un vieux Chrysler troué. Une paire de « visegrip » comme volant, Et son chauffeur tout aussi sauté.   Nous déambulons dans Roxboro. Avec tous les flics à nos trousses. De cette cage de tôle, sous le capot Se désintègre déjà nos frimousses.   La courte randonnée s’éternise. Mes yeux … Lire plus

La marée – Marcel Charlebois

Elle se dandine sur une mer épurée De ses crétins qui fantasment et l’écument. J’observe à sa surface et sous ses flots L’abîme qui nous sépare, nous submerge. Je l’ai ratée comme un jeune mousse, Perdu dans sa vingtaine qui se trémousse. Ce fut comme une vague, un tsunami D’une frénétique beauté si tant langoureuse. … Lire plus

Vieux ringard – Marcel Charlebois

Il se fout de la fournée. Et de toutes ses parures. Il n’a point engendré, Refécondé la saumure. Et de ses mondes étranges Il s’y perd et s’y retrouve En ces lieux qui le démangent Là où la cendre le recouvre. Si l’espoir l’eut un jour défini, Ce fut néanmoins le désespoir Qui de ses … Lire plus

Le chantre – Marcel Charlebois

Il démembre sa pensée En vous écrivant un peu. Il la dénigre dans l’adversité En ce déshabillant tel un gueux. Il harangue des mots circoncis En se débarrassant de leurs règles. Il invente, crée un monde indéfini En s’envolant pour planer tel un aigle. Il emprunte parfois vos humeurs En forniquant avec celles d’à côté. … Lire plus

Ailleurs – Marcel Charlebois

C’est un peu ici et évidemment là-bas. Nos souvenirs s’y cristallisent, s’oublient Et c’est dans ce tohu-bohu, ce fatras Que tous expirent, implorent le paradis.   C’est aussi une lande effeuillant notre vécu Avec son couloir agrippant nos esprits Dans ce branle-bas énigmatique, induit Où tout s’est dit, a sombré avant la décrue.   Dans … Lire plus