On entend parler de la solitude dans bon nombre de chansons à texte.
Parmi les plus célèbres, citons celles de Gilbert Bécaud : La solitude, ça n’existe pas
et celle de Georges Moustaki Ma solitude. Commençons par quelques mots de celle-ci :
Pour avoir si souvent dormi avec ma solitude,
Je m’en suis fait presque une amie, une douce habitude.
Elle ne me quitte pas d’un pas, fidèle comme une ombre.
Elle m’a suivi ça et là, aux quatre coins du monde
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude.
Si le gréco poète dit qu’il n’est jamais seul avec sa solitude, c’est que le terme demande à être mieux défini, ou plutôt mieux nommé.
Peut-être doit on distinguer le fait de se retrouver seul sans l’avoir choisi et celui résultant d’un choix, comme c’est le cas pour le moine chrétien ou bouddhiste ayant opté pour une vie solitaire en pleine nature.
De même que le vocabulaire distingue la grossesse (état désiré) de la grossitude (état non désiré), peut-être devrait-on parler de solitesse et de solitude. Peut-être que cela nous aidera à comprendre Gilbert Bécaud qui chante que la solitude ça n’existe pas Y a toujours quelqu’un pour quelqu’un, Y a toujours une société, Non, ce n’est pas fait pour les chiens le club Méditerranée
Malgré tout, ne dit-on pas que la pire solitude est celle vécue au beau milieu de la foule ? Foule sentimentale chante Souchon, mais sans aucun sentiment pour celui qui se sent seul.
La solitude en tant que solitesse, solitude vécue comme subie, c’est peut-être la solitude à la Caliméro : personne ne m’aime. C’est cette solitude qui peut s’avérer mortelle que chante Gérard Lenorman dans La mort du cygne
La solitude a toujours fait mourir les oiseaux
Si tu t’en vas souviens-toi
Souviens-toi que ma vie s’éteindra presque aussitôt
La solitude a toujours fait mourir les oiseaux
Il y donc bien deux solitudes : la compagne de Moustaki et l’ennemie mortelle de Lenorman. Mère Térésa disait souvent que la plus grande pauvreté était cette solitude imposée. La solitude du lépreux rejeté en plein désert à l’inverse de la solitesse du moine.
La solitude serait finalement un sentiment à double niveaux : social et affectif. Cela dit, l’enfant aimé et gâté peut se sentir seul. On peut se sentir seul et aimé Le cœur de la solitude nous est livré par Gérard Lenorman : Toi qui es seul ne désespère pas si tu es seul
C’est que tu n’aimes pas. La solitude c’est quand on n’aime pas C’est quand on aime plus.
On est toujours seul avec soi même, et c’est une force, quand on voit le monde actuel.