SANS ELLE ON SE MEURT…
En touchant mon reflet
Dans le miroir du lac,
De petits et grands ronds
Ondulent mon sourire
En brisures harmonieuses.
J’efface un court instant
Les caresses du temps,
Qui vaguent sans retour.
Un seul geste a suffi
À la transformation
De ce calme paisible
Qui va vers l’autre rive.
Tout en regardant l’eau,
Mémoire de notre temps
Qui part et qui revient,
Comme un cycle de vie
Jouant la mutation.
Je suis là comme ce père
Qui voit naître l’enfant.
Qui de source en cascade
Puis de rivière en lac
Qui grandit, s’élargit
S’étoffe, veut croître
Pour devenir un fleuve.
Devenir un géant…
Non rien ne peut freiner
Cette masse en mouvement.
-Mais qu’elle est donc ce jeu ?
-Mais c’est la vie monsieur
Que vous avez en vous.
Me répondit la voix,
De toutes mes réflexions
-Je rejoins d’autres fleuves,
Pour retrouver enfin
Le ventre de ma mer.*
Miracle de la vie
Que nous transpire le ciel
De vapeur condensée
En liquide, neige et glace
États si différents.
Qui nous reviennent toujours
En douces perles d’amour…
Mon rond devient si grand,
Que j’en perds son contour
J’ai bien vu son début,
Mais ne verrai sa fin.
Le lac redevient calme
Et je repars serein…
* De la source à la mer
Qui sait aussi gronder
Sur toutes nos dérives…
Yvon