Je ne suis pas un poème,
Je suis un apocryphe,
Je me dissimule derrière les mots,
Derrière les dunes, comme un chameau,
Et lorsque maman me dit « »,
Je lui réponds « »,
Tu es bouché me répond-elle,
Non, que le siphon,
L’évier déborde, marée montante à l’horizon,
Avant que la cruche ne déborde, je sors un bisou,
De derrière les fagots, dans le cou,
Maman fond et la banquise insiste,
Nous voici à l’heure de la montée des eaux,
Nous construisons un radeau, il résiste,
Le mat pigeonne tout la haut,
La quille ressemble au piano,
Et la rame pagaie en rond, dans le salon,
Maman a toujours été émotive,
Mais lorsque le climat fond la glace, c’est la dérive,
Un δελφίς apitoyé finit par nous remorquer,
Il nous dépose sur la berge, tout grelotants,
Il nous rit comme flipper puis s’en va en nageant,
Au bord du balcon, on a l’air un peu cons,
Lili, l’abruti, nous chante une chanson,
Alors c’est le pompon !
Je touche celui du marin qui vide sa fiole au petit matin,
Puis, je jure que jamais plus, maman n’aura de chagrin.
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© Stephane – 26/10/2018