Assise sur un banc public près du square Brassens,
Une vieille femme se souvient et cache sa peine!
Tu vis dans ma mémoire comme un arbre géant
aux portes d’un crépuscule que je nomme le néant!
Poète assis à cette table, tu sculptes des mots
maugréant contre une rime, odieux tel un marmot!
Le juron s’échappe d’un dictionnaire ancien
tandis que Margot à un chaton offre son sein!
D’où sort-t-il ce gros qui me câline avec Villon,
sans se soucier des flics, du quand dira-t-on!
Etrange bonhomme dans cette impasse Florimont
ce paradis perdu, cette arche de Noé, ce cabanon!
Toi, qui vit à contempler les sabots d’Hélène
avant d’aller boire dans l’eau de la claire fontaine
comment te portes-tu, mon bel oiseau du Parnasse?
Je te vois attabler dans quelque bistrot dégueulasse
est-ce celui du bougnat Cambon ou d’un Aveyronnais
qui sans autre façon t’avait offert un cache-nez?
Assise sur un banc public, près du square Brassens
Une vieille femme se souvient et cache sa peine!
Dites-moi où dans quel pays est notre copain
qui vécut en troubadour aux temps où la Seine
sous le pont Mirabeau coulait de mille larmes,
que fiancées discrètes, masquaient sous leurs charmes!
Oui, dites-moi où sont Margoton et autres femelles
qui braillaient tant en dégrafant leurs doux corsages,
Brive la Gaillarde, ses mégères aux lourdes mamelles,
Philistins sots et juge en bois brut nullement sage…
Mais où sont les neiges d’antan?
merci Christian! Brassens , nous l’avons découvert ado, finalement c’est grâce à lui que nous nous sommes interréssés à la poésie!! belle journée poétique..
Un superbe hommage à l’un des plus grands… qui effectivement nous manque beaucoup.Bravo et merci, Georges.