L’humour est le frère de l’amour – David Frenkel

L’humour sous maintes formes

Est le frère de l’amour.

L’humour vêtu de brillants diamants

Éclaire le sombre manteau de l’humeur :

L’humour aux tournures engageantes

Sympathise avec la mine repoussante.

L’amour majestueux en lune fendue

Se montre de dos à la tête plate ;

L’amour fleuve à deux branches

Se montre de face au cœur asséché.

L’humour grince sous des paroles d’acier

Que la gueule méphistophélique mollarde

Quand la vanité regorge d’esprit.

L’amour pique sous le regard défraîchi

Des amants gavés de gestes répétés,

De caresses automatisées.

L’humour gît sur le lit d’un bien-aimé ;

Il se noircit de cendres amoureuses

Et s’élève en paroles jusqu’à l’éplorée,

Jusqu’au sourire de l’amer sanglot ;

L’humour fend la mer de tristesse

Avec la papouille de l’au-delà.

L’amour hante le silence d’une alcôve ;

Il noircit le soupir qui s’est tu

Et le plonge dans le souvenir

Des phrases susurrées entre deux élans.

Une larme perle d’un œil perdu

Dans les draps de l’amour défunt ;

Le sourire diamante les mots doux

Et met la larme dans un bel écrin.

L’amour, comme l’humour,

Rosit la grisaille régulière d’un flot,

Acère la malice et la saturation

Du soleil quotidien

Et éclaire d’adultes risettes

L’obscur accidentel.

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David Frenkel (71)

Je me suis un jour juré de faire cohabiter sur une feuille blanche le verbe et son sujet. Le sujet se rebiffe souvent lorsque le verbe brasse du vent. Vers l’âge de cinquante-six ans, ma plume trépigna d’impatience, elle désirait voir si les deux, après entente et plus, enfanteraient en direct et en toutes circonstances un complément. Je la pris par la main et la promenai le long de mes pages, et en rebroussant souvent chemin. Le front en sueur, elle aperçut après des heures de marche le nouveau-né, la prose d’un écrivain que la vie avait malmené.

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