Le chant du monde – Véronique Monsigny

Je voudrais être peintre, musicien ou poète

Pour pouvoir chanter notre belle planète

Voler une sonate, un sonnet, une vision

Au vent qui se nourrit du passage des saisons

Effleurer du pinceau l’érable canadien

Et parer la forêt du costume d’arlequin

Donner au ciel d’hiver la couleur de la nacre

Et givrer le jardin à faire pâlir Saint Fiacre

D’une oreille absolue saisir du cerf le Ut

Offrir mon mi dièse au narcisse si Fa

Saisir du soleil le Ré avant sa chute

Et rêver su le Sol mieux que dans un sofa

Effleurer d’une plume le monde et sa beauté

La livrer à ma muse qu’elle en fasse des sonnets

Des concerts pour les bois dont les cuivres fleurissent

Le pelage des grands fauves sur les toiles de Matisse

Véronique Monsigny,

Novembre 2023

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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