Fin de saison – Christian Satgé

     

Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont
Pour se frotter, tout seuls, aux vagues,
Goûter à l’écume et aux algues,
Juste libérés des prisons
Forgées par l’amère Raison,
Les vents rendent tout périssable,
Et les plages du temps s’ensablent.

Si l’eau salée ronge et élague,
Les embruns vous sont une schlague.
Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont.
On se se sent parfois misérables
Et plus rien ne semble durable,
N’a de sens, de goût, de raison,
Nos vies n’ayant plus de blason.

Sûr, il nous reste la maison
Et quelques bulles de savon
– Un dessin, un cœur, une bague,… –
Mais Mnémosyne a une dague
Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont.
Il reste tant d’impérissables
Souvenirs, ces châteaux de sable !

Que l’horizon est flou et vague
Et que la mémoire divague !
Tout va trop vite et à foison
Sur ces plages où nous nous grisons,
Nourris de photos et de fables
Pensant parfois à l’impensable,
Quand vient notre fin de saison,
À l’heure où les enfants s’en vont !

 

© Christian Satgé – décembre 2011

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Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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7 Commentaires
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O Delloly
Invité
1 mai 2018 23 h 20 min

Christian,quel joli poème
rempli de candeur, presqu »intemporel
tout est murmuré tel un mascaret, la vie se vêt
l’ illustre inconnu devenu que je suis pense ;
« le mascaret est à l’image de notre planète
il efface et repasse au même lieu, et d’autres le constatent
Notre pensée n’est pas à la hauteur de la planète qui nous a acceptés
Encore nous doutons de notre existence, de l’avant comme de l’après…
et certains disent que c’est humain !…hmmm

continuez à nous conter votre écriture… j’adore
Oliver

Fattoum Abidi
Invité
Fattoum Abidi
1 mai 2018 13 h 16 min

Sensibilité douceur, nostalgie et un grand coeur affectueux, très beau et émouvant texte bravo Christian c’est ainsi va notre vie.
agréable journée avec un brin de muguet
mes amitiés sincères
Fattoum.,

ChanTal-C
Invité
ChanTal-C
1 mai 2018 8 h 58 min

Douceur et tendresse pour ce constat
du temps qui passe lorsqu’il est l’heure
où les enfants s’en vont….
Très beau et touchant poème Christian.
Merci
Amicalement

Chantal