Fils du Vent… – Philippe X

 

FILS DU VENT

     Agréable appellation laissant apparaître comme un parfum de légèreté, ou donne à penser à de champêtres cabrioles au milieu de reines-des-prés, pâquerettes et coucous énamourés .

     Mon père, pète-sec à la ville comme à l’écran, n’avait rien d’un pétomane. Orchidoclaste par nature ou par plaisir, il fit de sa vie une croisade contre les alburostres et pisse-froid, de quelques origines qu’ils soient.

     N’étant jamais si bien asservi que par ceux que l’on aime, je fus une de ses victimes.

     Hosanna, Hosanna !….Dieu soit seulement loué, car il n’est pas à vendre ( C ‘est une expression juive et chrétienne, synonyme de bienvenue. ) ..Pater Familia à l’excès, en construisant sa maison prison, il m’a fait découvrir qu’à l’extérieur il y faisait meilleur.

     Homme de lettres, employé des Postes et Télécommunications d’antan, lorsque l’heure de la retraite a sonné, profitant de la remise de la médaille du travail, devant son chef enfin soulagé de le voir s’en aller, il a tenu le discours suivant :

     « Je bois aux arts et je bois -t- au lettres, grâce à mon absence, vous découvrirez que les P.T.T ont été de Petits Travaux Tranquilles pour moi et pour Vous, Pour Tuer le Temps. »..

     « Et si Le bagage d’un homme, « c’est ce qu’il a lu et ce qu’il a bu », je ne puis que me féliciter d’avoir bien bu, car je voyage léger. et je n’aurais pas apprécier de m’encombrer de lettres à distribuer. ».

     Il fit remarquer à son chef qui avait la bouche ouverte, cherchant l’air qui lui manquait : « Qu’écrire à LA POSTE ne suffisait pas, et qu’il fallait avoir la langue bien pendue… pour lécher et coller les timbres ».

     Mon père, était dur de la feuille et intransigeant, quant à ce qu’il voulait bien entendre.

     Il pratiquait le syndrome dit de « CLOVIS ».

     En souvenir d’un mot, lâché par un individu qu’il feignait de n’avoir point entendu, il fracassait ce pauvre hère d’une réplique cinglante en forme de : « souviens-toi qu’hier tu m’as pris pour un con ».

     Fils du vent, craignant qu’un esprit turlupin ne soumette l’hypothèse que cette naissance fut précédée de flatulences, Coprolithe avec l’age je deviendrais, je me sentirais in petto de fort mauvaise humeur, un tantinet soupe au lait, à réagir comme un pet de lapin sur une toile cirée, plutôt que Cassoulet (rapport aux fayots ).

   À moins que de lointains souvenirs: « allez file…du vent !», jour béni où mon timbré de père (rien de péjoratif, il était postier ) m’a montré la sortie, m’apprenant ainsi qu’il est des coups de pieds au cul qui vous feront général. (BECAUD in la vente aux enchères )

     « C’est ainsi que moi qui ai des souvenirs à ne plus savoir qu’en faire, je vais vous les offrir comme ça « .

             « Fils de César


              Ou fils de rien


             Tous les enfants


           Sont comme le tien….

Ce n’est qu’après, longtemps après. »

      (J.brel)

 

©Philippe X – 20/03/2020.

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Anne Cailloux
Membre
21 mars 2020 20 h 40 min

Il ne faut jamais faire confiance à un pet, ton père etaint peut-être un péteur finaud, il ccompagne son pet d’un rire sonore et d’une bonne claque sur le dos de son voisin.
Je me demande si ton Padre avec le mot aussi facile que toi?
Bel exercice de style.
Bravo Philippe
Anne

Simone Gibert
Invité
Simone Gibert
21 mars 2020 10 h 31 min

Merci pour ce texte plein d’enseignement … J’ai connu ce genre « d’éducation » ! Apparemment vous vous en sortez d’une pirouette, avec humour, et … un fort caractère ! A vous lire !

Christian Satgé
Membre
21 mars 2020 8 h 37 min

Tu n’écris pas dans le vent toi au moins, mais ni piteux ni piteux, sur lui. C’est le privilège des grands en pétard qui ne manquent pas de souffle quoique pétulants pétunant, et ont assez de recul pour leur monde tel qu’il est. Je t’offrirai bien un pet-de nonne pour t’en remercier mais les gâteries religieuses ces temps-ci… mais je préfère me retirer sur mes petits petons. Amicalement…

ChanTal-C
Invité
ChanTal-C
20 mars 2020 16 h 01 min

Parfois, les pères ne le sont que de nom !!! et ne méritent pas ce titre…
et font plus de mal que de bien…
Merci Philippe pour l’avoir écrit avec autant d’humour.
Amitiés

Chantal