Fais-moi un signe – Jean-Marie Audrain

Il ne s’agit pas d’une demande de papa cygne à maman cygne, mais du titre d’une chanson de Gérard Palaprat.

Ce thème du signe m’a été inspiré par des remarques sur ma minute philosophique d’hier sur la fin de temps. On m’a répondu « Ne vois-tu pas que tous les signes sont là ? ».

Au XXe siècle, il a été proclamé que tout était texte (Gilles Deleuze), que tout était langage (Jacques Dérida et Françoise Dolto) et que tout était sens (Edgard Morin) Mais personne ne s’est intéressé au concept du signe. Peut-être serait-ce que parce que le signe, comme le rêve, exige une interprétation d’une oreille attentive et d’un esprit avisé.

A nouveau replongeons nous dans les fondements scripturaires de la lecture des signes.

Il y apparait qu’un signe, se demande à quelqu’un, en précisant en quoi il devra consister et le sens de la réponse attendue. C’est un peu comme pour le pardon, on ne demande pas plus pardon qu’un signe dans le vide.

Par exemple, dans l’ancien testament, Noé a envoyé hors de l’arche une colombe lui demandant de ramener un rameau afin de savoir si l’eau du déluge avait disparu.

Ou encore Gédéon (Juges 6:36) qui était appelé par Dieu lui demanda un signe en plaçant un soir sa toison de laine sur l’herbe lui disant : « Si c’est bien Toi qui m’appelles, que la rosée repose sur toute la prairie mais pas sur ma toison. Et Dieu répondit en lui accordant ce signe. Comme il voulait confirmation, Gédéon récidiva : Si c’est bien Toi qui m’appelles, que la rosée repose sur ma toison mais pas sur toute la prairie alentour. Et Dieu répondit en lui accordant cet autre signe qui avait pour sens « Tu n’as pas imaginé, c’est bien moi qui t’appelle ».

Au sujet de la fin des temps, dans le nouveau testament, Jésus étant interpelé sur la question répond à ses auditeurs : vous verrez des nations se dresser contre d’autres nation et se détruire, des cataclysmes sur la terre et sur le ciel, mais cela n’annonce que l’approche de la fin des temps et non la fin de temps elle-même. » Et il nous invite à relever la tête, c’est-à-dire à ouvrir les yeux. Et pour ce faire il nous invite à la bonne lecture des signes :

« Quand les champs de blés deviennent blancs, c’est le signe que le temps de la moisson approche ». La nature doit donc prendre le pas sur l’imagination en domaine de signes.

 

Une anecdote contemporaine peut nous éclairer dans cette pratique :

Un jeune qui désirait se marier va trouver le père Pascal Ide et lui dit « Cela fait trois fois que je voyage dans le même wagon qu’une jeune fille très belle qui me plait énormément. Cela ne peut-être un signe du ciel me désignant qui je dois épouser ». Alors Pascal Ide lui répond par deux questions : « Combien d’autres jeunes filles se trouvent également dans le même wagon tous les jours ? Et combien d’hommes ont jeté un regard de convoitise sur cette belle jeune fille ? ». Notre imagination et notre désir semblent souvent se donner le mot pour voir des signes partout. Revenons-en plutôt à Gédéon et au signe de sa toison avant de montrer du doigt tout ce que nous pourrions prendre pour un signe.

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Jean-Marie Audrain (733)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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