L’alcool ne résout pas tous les problèmes, l’eau et le vin non plus, alors osons.
Dans un chai du sud ouest, une cave fait silence, attendant l’autorisation pour offrir ses fûts dans une vente à la chandelle.
Dionysos dort en ces lieux, veillant sur ces trésors presque antiques.

Pour cette divinité, un seul à sa préférence, le cépage Giorgitiko, vin grec, nommé sang d’hercule, portant bien son nom.
Ce vin Giorgitiko est aussi ancien que le mythe d’Hercule qui a tué le lion, dont le sang a taché les vignes sur lesquelles poussent les raisins de Neméa Giorgitiko.
Ici les déesses surveillent les pressoirs, les bouteilles reposent attendant votre bouche.
Les femmes ne sont pas autorisées à entrer dans ce lieu, dont le sang pourrait faire tourner ces trésors.
Les nuits Saint-Georges, endormiront vos jours dans des notes de fruits noirs, ses arômes pourront évoluer vers un goût plus animal, en vieillissant, cuir, gibier.
Le Saint-Amour vous offrira un tête-à-tête dans une robe couleur rubis. Vous déshabillerez le vin pour vous offrir sa sensualité.
Le Moulin à Vent, vous fera tourner la tête en tous sens, aux quatre vents.
Le vin Pisse Dru, vous fera lever toute la nuit.
Le Saint- Joseph, vous sera offert avec la bénédiction des dieux.
Le vin de Beaume, vous fera un massage sur vos papilles.
Un Rothschild, Mouton à cinq pattes, vous fera entrer à cloche pied.
Un Entre Deux Mers, vous fera voyager de Saint-Malo à Marseille.
Enfin le fameux Loupiac. Le vin des voyous est liquoreux, très doux, velouté, très parfumé, qui demande à vieillir en barriques pour atteindre sa plénitude.
Pour finir le must du must, un Château Margot qui dégrafera son corsage, pour vous offrir la goût goutte à son chai, dans une attaque en bouche fabuleuse. Vous reconnaîtrez son âge à sa couleur, s’il est jeune, il sera d’une teinte violine clair avec le temps couleur brique presque trop tard.
Et pour les hommes les plus audacieux, nous offrons la Veuve Clicquot.. Avec un nom comme cela, c’est à vos risques et périls, tout est dans l’intitulé.
©Anne Cailloux
Un texte enivrant et absolument pas saoulant pour un sou. Vive l’ivresse poétique… soit-elle en prose !
Bonjour Anne superbe partage j’adore.
Merci,Anne, pour le partage de ce verre de poésie que je déguste avec une douce nostalgie !
merci Anne
je suis déjà saoul suite à la lecture…. à la nuit saint georges
O