Nos Aînés – Marcel Charlebois

Ils ont été savamment enfermés. Nos vieux n’avaient qu’à se la fermer. La covid les a outrageusement emportés Dans notre pays de misère fleurdelisé.   Ils nous ont pourtant tout apporté Et nous les avons tant abandonnés À leur sort, qu’ils en ont trépassés. Le virus a le dos large dans sa culpabilité. Ils ont … Lire plus

Ailleurs – Marcel Charlebois

C’est un peu ici et évidemment là-bas. Nos souvenirs s’y cristallisent, s’oublient Et c’est dans ce tohu-bohu, ce fatras Que tous expirent, implorent le paradis.   C’est aussi une lande effeuillant notre vécu Avec son couloir agrippant nos esprits Dans ce branle-bas énigmatique, induit Où tout s’est dit, a sombré avant la décrue.   Dans … Lire plus

Au gré – Marcel Charlebois

Au gré du vent je réinvente les points cardinaux  Et c’est au gré de ma muse que je batifole, virevolte.  Dans ce lapsus volontaire s’échancre mes mémos  Que l’orthographe paralyse au courant de tous ces volts.   Pour que demain j’écrive encore dans mon ordinaire parlure  Je poncerai sur une page blanchie de ces dignes … Lire plus

Roméo – Marcel Charlebois

  L’âme en deuil, cravate en poche Il s’enfuit, quitte son axe. Le regard déminé, il est remarqué. Pauvre type croit-on.   En vérité les gens observent le vide De ses entrailles muettes. Valise en main, sans le sou Il déambule vers l’absence.   Midi sonne sans appétit Il croque ses pairs sur le vif. … Lire plus

L’automne de quelqu’un – Marcel Charlebois

Le vent souffle la pénombre. Les feuilles se déshydratent et s’amoncellent, Tu as déjà un pied dans la tombe.   Le ciel se couvre d’hécatombes. Tu frissonnes, octobre déferle, Les champs gisent… monotones.   Au loin quelqu’un se ficelle, Triste fin d’un été moribond. Le regard empourpré par le gel, Il renonce à sa vie … Lire plus

Nuit factice – Marcel Charlebois

Nus pieds, je déambule dans la neige Courant sur des flocons si corrosifs Que j’y laissé là où si loin, dans ce manège Mes poux, leurs lentes se geler sur le vif.   Il fait -25 Celsius et de cette nuit frigorifiée Surgit de l’intérieur des larmes engourdies, Déferlantes, sur des joues à demi poudrées … Lire plus

Virtuellement vôtre – Marcel Charlebois

C’est dans  l’intangible que tout existe aujourd’hui Et c’est avec des comprimés que vous y revenez. Tout s’y passe en coulisse en ces temps redéfinis Abdiquant de notre petitesse dans cette immensité.   Le destin s’entremêle et se fourvoie aux genoux De bidules effaçant lentement de tous nos tracas Ses propres traces avalées par ce … Lire plus

Toumente – Marcel Charlebois

Vous qui n’êtes plus là dans cet ailleurs. Que nous décortiquions jadis allègrement Entre ces mondes étranges et si railleurs De nos conditions putrides, de ses carcans.   Apparemment nous sommes, étions des leurs. Et, Bang! Je décroche dans ce foutu tourbillon. M’enfarge sur des marches à demi gangrénées. M’abandonne en contre-bas grugé par l’abnégation. … Lire plus

Juste assez – Marcel Charlebois

J’ai juste assez d’air Pour ne pas prendre la vôtre. J’ai juste assez de jarnigoine Pour faire semblant de réfléchir.   J’ai juste assez de croyances et de foie Pour m’inviter au bal des âmes décharnées. J’ai juste assez d’oseille et de fric Pour en regretter l’existence.   J’ai Juste assez de tristesse et d’amour … Lire plus

Belle – Marcel Charlebois

Et voilà, au lointain une silhouette aussi belle qu’on en puisse rêvasser. Elle s’amène à onze heures tout près d’où je suis et oui je suis réveillé. Je la regarde et commence à croire en Dieu. Elle, l’incarnation de la beauté. Elle pleure en riant à chaudes larmes ; ignorante de ce que Dieu à … Lire plus

Pressentiment Marcel Charlebois

Humez-vous l’odeur de l’aurore trahissant la pénombre? Ce bouquet d’apparente lumière épiant dans son obscurité La trame des jours éblouit de mille feux et qui succombe Au moindre crépuscule annonçant sa fin dans cette nuitée.   Et soudain surgissant de l’espace, de ces effluves temporels Des mondes qu’on agace avec nos diableries, notre humanité, Qu’ils … Lire plus